Au cœur du progrès : Oeuvres graphiques de la collection John P. Eckblad.

On ne peut faire autrement que d'ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure. Le rôle de l'art devrait être avant tout d'utiliser les rythmes qui nous environnent (ce qui correspond absolument à tout) pour en faire une belle musique, une œuvre harmonieuse, permettant non seulement d'apprécier l'instant mais aussi de le transcender. À Paris par exemple, c'est un bruit constant de machines (climatisations, voitures, métro, travaux, avions...), de gens (pas, voix de toutes les nationalités, radio, télévision...), de la nature (pigeons, mouettes, hirondelles, moineaux...) etc. Un bon musicien devrait les utiliser pour en faire une musique. Il en est de même pour tout ce qui touche aux autres sens.

L'exposition Au cœur du progrès : Oeuvres graphiques de la collection John P. Eckblad au Centre Historique Minier de Lewarde (dans le département du Nord), qui se déroule du 31 août au 31 décembre 2015, donne à 'contempler' les rythmes de l'industrialisation : « Depuis une quarantaine d’années, le collectionneur américain John P. Eckblad « a réuni plus de 750 gravures et affiches sur le thème de l’industrie, dont le charbon, l’acier et la vapeur, réalisées par des artistes français, anglais, allemands, américains... Elles illustrent divers aspects de la Révolution Industrielle et représentent la vie et le travail liés à la production et à l’utilisation du charbon. A travers ses oeuvres, John P. Eckblad cherche à retrouver l’émoi originel éprouvé à l’âge de 9 ans lorsqu’il quitte avec sa famille les lacs boisés du Minnesota pour la Pennsylvanie et ses exploitations minières, et qui s’est mu au fil des années en une fascination pour ces environnements. » Il est vrai que vivre enfant dans la nature fait ouvrir les sens sur l'environnement. Immergé ensuite dans un contexte industriel, l'enfant conserve cette ouverture sur ce qui l'entoure. Ouvrons nos sens, sans jugement mais avec une conscience claire... c'est la seule manière de se sortir de l'ère actuelle qui n'est plus industrielle mais nucléaire et électromagnétique.

Photographie de gauche : « Edward WADSWORTH, Anglais (1889 - 1949). Yorkshire. 1920. Gravure sur bois. © Collection John P. Eckblad. »

Photographie de droite : « Maurice DUMONT, Français (1870 - 1899). Sans titre. Gravure n°4 de la série Autour de la ville. 1895. Pointe sèche et aquatinte. © Collection John P. Eckblad. »

Voir les commentaires

Art bönpo de l’ancien Tibet

Le Bön (ou Bonpo) est une religion toujours vivante au Tibet et à l'extérieur depuis son invasion par la République populaire de Chine. Elle précèdait l'arrivée du Bouddhisme dans l'Himalaya et a donné à celui-ci son originalité. Lors de sa mission au Tibet oriental, en 1907-1908, le capitaine Henri d'Ollone (1868-1945) a ramené notamment dix tankas (peintures pouvant se rouler afin de mieux voyager) du XIXe siècle relatant la vie du fondateur du Bön : Tonpa Shenrab. Ces pièces sont présentées pour la première fois, jusqu'au 12 octobre, par le musée Guimet dans le cadre de l'exposition Art bonpo de l’ancien Tibet. « De rares sculptures bonpo issues d'une collection particulière, des photographies et des documents accompagnent cette exposition qui contribue à une meilleure connaissance du Tibet. »

Une anecdote : Lorsque l'on va dans l'Himalaya on trouve de nombreux stupas, des monuments religieux autour desquels on marche dans un sens précis. Lorsque je suis allé à Katmandou, deux moines d'un monastère bön où je devais me rendre sont venus me chercher. Sur le chemin il y avait un grand stupa autour duquel des centaines de personnes marchaient. Nous étions les seuls à aller en sens inverse, car c'est ainsi que font les bönpos !

Voir les commentaires

Un art contemporain dans la vie

Si je n'ai pas encore trouvé quelque chose de vraiment intéressant dans l'art de ces cinquante dernières années, ce qui m'attire encore chez celui-ci c'est la vie qu'il peut véhiculer, le mouvement, les dialogues et les réflexions qu'il suscite, les clins d'oeil amusants qu'ils suggère, les formes et les couleurs qu'il déploie, la poésie qui s'en dégage... Dans le quartier où j'habite (Oberkampf-Ménilmontant), les murs et les trottoirs sont couverts d'oeuvres d'art. Celles-ci sont régulièrement effacées et remplacées par d'autres. C'est donc un florilège continuel. On croise les artistes en pleine action, et peut leur poser des questions.

Dans ce quartier le possesseur du garage que j'ai pris en photo laisse y entrer des créateurs qui y exposent des œuvres. Au mois d'août Nezim (lacustomerie.com) et Alex ont peint toute la façade du lieu, gratuitement, le propriétaire fournissant les matériaux. Pour les artistes cela sert de galerie à ciel ouvert ; pour le garagiste c'est une manière d'embellir le bâtiment... d'en faire une œuvre à part entière ! Il faut dire que la garage le Bi Continental (en québécois 'bi' signifie d'après le wiktionnaire un « travail fait en commun pour aider quelqu’un ») qui se trouve 4 rue de la Mare est spécial puisque destiné en particulier à la restauration de voitures anciennes. C'était amusant de voir les artistes peindre pendant que les ouvriers étaient là... de l'art vivant ! Si vous allez là-bas, visitez le libraire à côté spécialisé dans l'art contemporain et les idées nouvelles. On y trouve des publications d'artistes aussi peu rentables que les œuvres d'art murales...

Photographies : © LM.

Voir les commentaires

Un éléphant dans un magasin de porcelaine

Dans un article du Figaro je lis que : « Le photographe Berengo Gardin devait présenter vingt-sept photos sur lesquelles on voit les navires de croisière longer la cité des Doges. Le sujet est sensible, et pour éviter toute polémique, le maire a annulé l'événement. » Dans notre société où les artistes contemporains peuvent produire les pires horreurs, montrer la réalité de notre société de consommation culturelle est tabou. Comme Venise, Paris est touché par ce consumérisme de masse à l'origine de ce que j'appelle l'architecture RER qui détruit, comme le ferait une guerre, nos monuments anciens, mais d'une manière insidieuse... sans bruit.

Photographies : © Berengo Gardin.

Voir les commentaires

Moulin à papier

UN MOULIN À PAPIER fonctionnant à l'ancienne, utilisant uniquement du chiffon, situé à Muzillac dans le Sud Morbihan, est en voie de disparaître. Une pétition a été lancée adressée au maire. Je ne sais pas pourquoi celui-ci veut déloger ces personnes, ni par qui ou par quoi il veut les remplacer (la mairie n'a pas répondu à mon courriel). Ce qui est sûr c'est qu'un moulin de la sorte n'est pas seulement important pour les techniques qu'il conserve mais aussi pour son autonomie.

Face à la mondialisation nous devons retrouver une indépendance qui passe avant tout par celle de chaque citoyen. Pourquoi ne pas produire notre propre électricité, utiliser l'eau de notre puits, cultiver notre nourriture, etc. ? Être le plus possible autonome est la meilleure manière d'avancer aujourd'hui. Cela ne veut pas dire ne pas avoir des projets communs de société... au contraire. Le bien commun passe par la liberté individuelle, la fraternité (la solidarité) et une conscience aiguë de l'égalité de tous (si chacun est différent aucun n'est supérieur ou inférieur à l'autre). Ce n'est pas vrai que le téléphone portable est une nécessité ; qu'on ne peut vivre sans le wifi ; que la technologie, la grande production et l'argent sont plus importants que l'humain...

Photographies provenant d'un article d'Essentiam sur ce sujet.

Voir les commentaires

L'Âge d'Or de la Peinture à Naples de Ribera à Giordano

Jusqu'au 11 octobre il est possible de voir au musée Fabre de Montpellier une exposition sur L'Âge d'Or de la Peinture à Naples, de Ribera à Giordano...

Photographie : « Viviano Codazzi, Fête dans la villa Poggioreale à Naples, vers 1641, huile sur toile, 175 x 229 cm, Besançon, musée des Beaux-Arts et d'Archéologique. »

Voir les commentaires

Éclatantes majoliques de la collection Gillet

Le musée de la Fondation Bemberg expose des objets et œuvres d'art du XVe siècle au début du XXe. Il se situe à Toulouse, dans l'hôtel particulier d'Assézat construit entre 1555 et 1557.

Jusqu'au 27 septembre il présente des Majoliques italiennes de la Renaissance du musée des Arts décoratifs de Lyon.

Photographies provenant du site de la Fondation Bemberg.

Voir les commentaires

Le musée Rolin

Le musée Rolin à Autun en Bourgogne est situé à l'emplacement de l'hôtel du XVe siècle du chancelier Nicolas Rolin (vers 1376-1462) et de la maison Lacomme, dans le coeur historique de la ville. Y sont exposées des œuvres réparties dans quatre départements : archéologie, art médiéval, histoire régionale et beaux-arts (XVIIe au XXe siècle) avec un espace consacré à une donation d'art contemporain.

Il est prévu une extension du musée. Une étude préalable est lancée. Espérons que cela ne va pas consister à détruire des murs anciens, creuser dans les sous-sols et bétonner. Mieux vaut prévenir que guérir non ? Ce n'est pas Nicolas Rolin, fondateur avec sa femme de l'Hôtel-Dieu (hôpital) de Beaune, qui me dira le contraire !

Photographie du haut : Image de l'extérieur du musée provenant de Wikipédia.

Photographie de gauche : Stèle gallo-romaine d'Autun. © Autun, musée Rolin, © Service des musées de France, 2014. © Claudine Massard, musée d'Autun.

Photographies ci-dessous : À gauche - Femme allongée. Tableau d'auteur anonyme du XVIIIe siècle. © Autun, musée Rolin, © Service des musées de France, 2014. © Claudine Massard. Portrait galant.
À droite - Portrait de Monsieur Bullier, gouverneur de deux princes d'Allemagne. École française. Peinture de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe. © Autun, musée Rolin, © Service des musées de France, 2014. Double nœud papillon !

Voir les commentaires

Chronique du jour

LA NUIT DE LA CULTURE EUROPÉNNE L'union européenne a trouvé un nouveau moyen d'imposer sa vision libérale et supra-nationale. Après avoir cherché à le faire par la démocratie (chaque fois que les peuples ont été directement consultés ceux-ci ont répondu par la négative), par la technocratie, par l'argent (les dettes), la langue (l'anglais), la guerre (contre la Russie historiquement de la vieille Europe)... maintenant elle cherche à le faire par la culture. La nomination dernièrement de directeurs non italiens dans vingt musées nationaux des plus grandes villes d'Italie est une étape (voir ici). Une autre est le déménagement de toutes les réserves du Louvre près de Lens (voir ici). De tels exemples vont être de plus en plus fréquents.

QUÉSACO  ? Je viens d'apprendre par un communiqué de presse de la mairie de Paris que l'incendie qui s’est déclaré dans la nuit du 19 au 20 août à la Cité des sciences et de l’industrie s'est produit « dans une zone actuellement en travaux qui devait accueillir prochainement un centre commercial ». Est-ce à dire qu'on construit un centre commercial dans la Cité des sciences et de l’industrie ? Ceci dit, ce ne serait qu'à moitié surprenant (voir lien précédent).

Voir les commentaires

Le château de Versailles transformé en partie en hôtel privé ?

Lu dans Le Figaro : « L’établissement public du château de Versailles aurait lancé un appel d’offres pour créer un hôtel dans trois bâtiments : le Grand Contrôle, le Petit Contrôle, et le Pavillon des premières cent marches, révèle le Journal du Dimanche. »

Après avoir créé un jardin moderne dans ses jardins (de Le Nôtre), exposé des monstruosités contemporaines comme la sculpture intitulée par son créateur « le vagin de la reine », inscrit le mauvais goût comme valeur sûre (utilisation de fac-similés à la place de véritables peintures, musique diffusée dans les allées du jardin, 'restaurations' remettant à neuf les statues anciennes...), vendu certains de ses bâtiments (j'en reparlerai), voilà donc que ceux qui dirigent le château de Versailles souhaitent privatiser des parties de celui-ci... avec les aménagements que cela suppose (confort moderne évidemment).

Peut-être que ces bâtiments ont un intérêt relatif. Cependant cette entrée du privé dans le public, qui n'est certes pas nouvelle mais ne fait que s'intensifier, suit une voie où le service public a de moins en moins d'emprise sur son patrimoine, allant jusqu'à en vendre des parties. J'en ai parlé et j'en reparlerai.

Et dire que dans le projet de loi relatif à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine présenté au mois de juillet dernier par le Gouvernement on peut lire que cette loi vise notamment à permettre : « de garantir l’intangibilité, foncière, historique et paysagère de ces domaines, héritage du peuple français depuis des siècles, en leur étendant les dispositions déjà en vigueur pour le domaine de Versailles. » Et après qu'on ne dise pas qu'il est nécessaire, pour que la France aille mieux, d'ajouter encore des lois qui s'amoncellent toujours plus pour servir de moins en moins.

Voir les commentaires

Christian Dior

Jusqu'au 1er novembre 2015 le musée Christian Dior de Granville propose une exposition sur Christian Dior et le New Look, nom donné aux États-Unis pour la nouvelle silhouette féminine que le couturier invente.

Photographies ci-dessous : © Philippe Schlienger.

Voir les commentaires

Service public ou privé ?

En Angleterre, une partie des salariés de la National Gallery de Londres vient de se mettre en grève illimitée afin de protester contre un plan de privatisation du musée. Dernièrement un contrat de cinq ans aurait été signé avec la compagnie Securitas afin d'assurer l'accueil des visiteurs et la sûreté des oeuvres exposées. Cela concernerait environ 300 postes.

En France l'intrusion du privé dans le service public est de plus en plus présente. Cette dégénérescence se ressent jusque dans les ministères ou les plus hautes instances nationales... en fait dans tout notre service public, malgré que ces prestations coûtent plus cher aux contribuables à long terme, suppriment des emplois, font perdre au service public son indépendance et sa vocation... De nombreux musées et autres signent régulièrement des contrats avec le privé par exemple pour des prestations de surveillance...

Voir les commentaires

Projet de reconstruire la flèche de la basilique de Saint-Denis

J'ai lu dernièrement un article du Figaro traitant d'« un peu fou » le projet de reconstruire la flèche de la basilique de Saint-Denis détruite au XIXe siècle. Je ne vois pas pourquoi cela le serait ? En plus cela se ferait dans le respect des techniques médiévales. Alors pourquoi pas ?

Je trouve plus intéressant de redonner à un bâtiment ancien son aspect d'origine, avec déférence pour le lieu, que de construire un centre commercial au-dessous du Louvre (voir ici), un bâtiment de béton au milieu des thermes antiques de Cluny (voir ici), un jardin moderne dans le jardin de Versailles de Le Nôtre (voir ici), d'évider un bâtiment du XIXe siècle (voir ici) et je pourrais donner une quantité d'autres exemples de ce style. Pourtant sur ces sujets il me semble que je suis le seul à réagir.

Photographie provenant du site du Figaro.

Voir les commentaires

Salon du Livre ancien et de la Bibliophilie de Lourmarin

Les 21, 22 et 23 août 2015, pourquoi, pour ceux qui le peuvent, ne pas aller au Salon du Livre ancien et de la Bibliophilie ? Cela se passe à Lourmarin, dans le Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans le parc naturel régional du Lubéron. L'endroit a l'air vraiment joli.

Voir les commentaires

Nécessaire de voyage en argent armorié, Paris, 1777-1778.

Un nécessaire de voyage en argent armorié et en porcelaine de Sèvres est proposé par la maison Dupont et associés lors de la vente aux enchères du lundi 3 août à Morlaix.

« Coffret de commande au marchand-orfèvre Rigal, propriétaire de l'enseigne à la Tête Noire Quai des Orfèvres à Paris. Ensemble de plus de trente pièces d'orfèvrerie des Maîtres Orfèvres Pierre-François Rigal, Charles-Louis-Auguste Spriman, Jacques Bonhomme, Jean-Louis-Dieudonné Outrebon, Jean-Etienne Langlois. Poids d argent : 5422 g. Présenté dans son coffret d'origine. Complet de sa facture, carte commerciale de l'enseigne à la Tête Noire. Charles-Louis-Auguste Spriman, reçu en 1775.

Une aiguière et son bassin pouvant se transformer en plat à barbe. Paris 1777. L'aiguière de forme balustre à fond plat est soulignée d'une frise d'oves et entrelacs sur le couvercle. Ce dernier de forme bombé est surmonté d'une prise en forme de feuilles d acanthes symétriques. L'anse à volutes est en bois sculpté. Haut. Aiguière : 20 cm, Dim. du bassin : 32,2 x 22,4 cm, Poids des trois pièces : 1524 g.

Une paire de flambeaux de toilette avec leur bobèche. Paris 1778. La base ronde est surmontée d'un ombilic gravé de canaux terminés de fleurons sur fond amati. La base est soulignée d'une frise d'oves et entrelacs. Le fût de forme tronconique est gravé de canaux sur fond amati rehaussés en partie haute d'une triple guirlande de laurier. Le binet, également gravé de canaux, repose sur un tertre à décor rayonnant de lancéoles. Ils sont gravés par deux fois des armoiries : sous la base et sur la bobèche. Haut. : 17,2 cm, Poids : 632 g. Jean-Louis Dieudonné Outrebon, reçu en 1772.

Un légumier et son couvercle en argent uni. Le couvercle souligné de filets est surmonté d un bouton mouluré. Complet de deux anses détachables ornées de branchages. Paris 1778 Diam. : 18.5 cm, Poids : 1052 g. Pierre-François Rigal, reçu en 1770.

Un bougeoir à main et sa bobèche en argent, le bord à contours souligné d'une frise d'oves et entrelacs. L'appui-pouce à enroulement souligné de filets. Paris 1778. Long. : 13,7 cM. Poids : 135 g.

Un ensemble d'une boîte à savon et d'une à éponge en argent uni ou repercé de rosaces et de fleurons. Paris 1778 Haut. : 7 cm, Diam. : 8 cm, Poids : 318 g. Léger enfoncement sur la base de la boîte à savon. Jacques Bonhomme, reçu en 1777.

Deux assiettes à contours et moulures d'oves et entrelacs en argent. Paris 1778. Diam. : 23,3 cm. Poids : 646 g.

Ensemble de deux boîtes de toilette rondes en argent uni. Le couvercle à doucine, bordé d'une frise d'oves et entrelacs. Paris : 1778. Haut. : 8 cm. Diam. : 7,2 cm. Poids : 316 g. Léger enfoncement à la base d une boîte et petit choc sur le corps de l autre.
Une laitière couverte ou Goblet à bouillon en argent uni, le couvercle est souligné de filets et bordé d une frise d oves et entrelacs, il est surmonté d une prise en bois tourné sommée d'un bouton d'argent. Manche latéral en bois tourné terminé par un bouton d argent. Paris 1778. Haut. : 11 cm. Poids : 206 g. Petit enfoncement sur le couvercle.

Un ensemble de deux petites boîtes à fard et à poudre ou à éponge en argent uni ou repercé de rosaces et de fleurons. Paris 1778. Haut. : 3 cm. Diam. : 3,2 cm. Poids : 60 g. Jean-Etienne Langlois, reçu en 1770.

Deux petites cuillères, modèle à filets en argent. Paris 1778 Poids : 62 g. Lille, 1761. Deux couverts en argent, modèle à filets. Poids : 398 g.
Ensemble de petites pièces en argent sans poinçon de maître orfèvre : Un passe thé (Poids : 16 g.), un entonnoir (Poids : 10 g.), un rince oeil complet de son pied en bois tourné (Poids : 12 g. Haut. Totale : 9 cm), un support escamotable.

Ensemble de pièces diverses : Un ensemble de 3 flacons ronds en cristal taillé complets de leur bouchon en argent, un flacon accidenté, un miroir rectangulaire (26,5 x 21, 5 cm), 2 étuis oblongs en bois de rose, 2 boucles de chausse en métal argenté, 2 petits éteignoirs en métal argenté, un encrier et une boîte à poudre carrés. Porcelaine de Clignancourt : Un sucrier rond le couvercle surmonté d'une prise en forme de fruit finement souligné de filets d or et deux tasses litrons avec leur sous tasse. Marque en rouge de fer.

L'ensemble de ce nécessaire de voyage est présenté dans son coffret d'origine en noyer à garniture de fer fourni par Gansay, gainier. Il est complet de sa clé. Il ouvre par un abattant en partie haute et un tiroir latéral découvrant le nécessaire à écrire. L'intérieur est gainé de soie vert d'eau gansée de passementerie. Fentes au coffret. Dim. du coffret : Haut. : 24.5 cm, Larg. : 47 cm, Prof. : 37.5 cm.

Ce nécessaire est exceptionnellement complet de sa facture d'origine dressée au revers de la carte marchande de l'enseigne "À la tête noire Rigal Md Orfèvre, Quay des Orfèvre Paris. Ci-devant vis-à-vis Henry IV Fait et vend toutes sortes de Vaisselle des plus à la mode, Bijoux d'Or et d Argent. Argenterie - Orfèvrerie - Métal argenté." »

Photographies provenant d'Interenchères.com.

Voir les commentaires

La médiathèque Françoise Sagan

La nouvelle médiathèque parisienne Françoise Sagan a été inaugurée le 16 mai dernier. Elle accueille notamment le fonds Heure Joyeuse dédié à la jeunesse avec plus de 80.000 documents, dont le plus ancien est un abécédaire du XVIe siècle.

Comme le dit le dossier de presse, cette médiathèque « s’inscrit dans un lieu emblématique de l’histoire parisienne, le Carré Saint-Lazare, qui existe depuis le XIIe siècle ». L'enclos Saint-Lazare était le plus vaste de Paris, couvrant en 1789 plus de 52 hectares et plus encore auparavant. Il comprenait notamment où se trouvent aujourd'hui l'hôpital Lariboisière, la gare du Nord, l'église Saint-Vincent-de-Paul et la médiathèque qui elle est située au sud, à côté d'où était le bâtiment édifié au XVIIe siècle (sur des bases du XIIe siècle) par saint Vincent de Paul qui y créa en 1633, avec sainte Louise de Marillac, les filles de la Charité, de même que sans doute sa congrégation dont les prêtres furent appelés lazaristes. C'est dans ce même endroit (qui était aussi la maison mère de la congrégation) qu'il décéda en 1660. Une partie fut détruite afin de construire en 1834 une prison/infirmerie, qui est le lieu où se situe la médiathèque. C'est à l'architecte Louis-Pierre Baltard que fut confiée cette mission. Le reste des bâtiments furent détruits en 1935 pour notamment y faire un jardin. Le bâtiment de M. Baltard devint un hôpital qui ferma en 1998 avant d'avoir pris soin de déjà changer le lieu, notamment en détruisant des cryptes moyenâgeuses pour y construire un garage à voitures souterrain. Depuis la léproserie (un hôpital pour lépreux) du XIIe siècle jusqu'au XXe, on le voit les changements furent nombreux dans ce morceau sud, historique, de l'enclos Saint-Lazare.

Mais parlons du présent ! Il a été décidé il y a quelques années de se servir de la partie créée par M. Baltard en 1834 pour y installer une médiathèque, et de ne conserver de ce bâtiment classé 'monument historique' que les façades extérieures, un couloir de galerie de circulation et deux escaliers. Tout le reste a été détruit. Le bâtiment a été évidé en profondeur pour y mettre du neuf, du béton. De nos jours on ne se contente pas de reconstruire par-dessus l'ancien en gardant les fondations, on démolit aussi en dessous comme les sous-terrains qui communiquaient avec d'autres bâtiments peut-être depuis le Moyen-âge. Ils avaient été en partie comblés, mais étaient toujours présents. À la place ont été construites des galeries de béton modernes pour y entreposer les documents.

Aujourd'hui même les lieux classés 'monuments historiques' sont détruits, en faisant cependant attention de sauver les apparences : de garder les façades extérieures ! On appelle cela de la 'rénovation'. Ce n'est pas nouveau. On l'a vu avec la piscine Molitor et bien d'autres endroits dont j'ai parlé dans des articles de ce blog. Finalement ce qui reste semble-t-il de plus ancien au niveau du carré Saint-Lazare autour de la médiathèque ce sont les numéros 99, 101, 103 et 105 de la rue du Faubourg-Saint-Denis construits au début du XVIIIe siècle par les pères de la Mission saint Vincent de Paul afin de les louer à des séculiers. Aujourd'hui ce sont des immeubles d'habitation. Car d'autres bâtiments modernes ont été construits autour de la médiathèque comme récemment un gymnase.

La médiathèque parisienne Françoise Sagan est le nouveau lieu à placer dans nos bâtiments anciens détruits par ce que j'appelle 'l'architecture RER'. Contrairement à autrefois, on ne construit pas au-dessus mais supprime aussi les fondations. Les architectes modernes en vogue sont de véritables vandales. De plus, alors que les bâtiments anciens conservent et restituent le chaud ou le froid selon les besoins, la pierre et le bois étant des isolants naturels, le béton lui fait le contraire, et en période par exemple de grosses chaleurs sans climatisation (la climatisation est dorénavant interdite dans de tels lieux), c'est l'horreur. Finalement les architectes contemporains font sur nos monuments anciens ce que les guerres font en d'autres temps ou lieux, en y ajoutant le fait que leurs bombes d'idiotie détruisent jusqu'aux fondations, ne laissant que des ruines extérieures... voilà ce qu'on appelle de nos jours de la rénovation et parfois même de la restauration. Tout cela se passe avec l'aval de nos instances dirigeantes. Pendant qu'on donne aux archéologues quelques mètres carrés à gratter pour s'occuper, on efface au bulldozer et à la pelleteuse des monuments anciens tout en croyant sauver les apparences en gardant le volume extérieur.

Photographie de gauche : Vue de la cour que l'on découvre en entrant. C'est assez joli avec les palmiers. On a ici tout le volume du bâtiment du XIXe siècle et les façades. Le bâtiment a été construit par l'architecte Louis-Pierre Baltard (1764-1846) en prenant pour modèle un couvent italien. Du reste cette cour a un aspect très méditerranéen avec ses beaux palmiers.

Photographie de droite : Galerie de circulation dont les deux murs ont été conservés.

Photographie de gauche : Intérieur de la médiathèque.

Photographie de droite : Vue depuis la médiathèque d'un gymnase construit récemment.

Photographies ci-dessous : À gauche - J'ai trouvé cette photographie ici. Elle ne provient même pas des archives du lieu mais d'une carte postale en vente sur un site où je suis allé l'acheter pour 5 EUR (avec la même disposition du timbre, des tampons et de l’autographe : « Souvenir Lucie »). Elle représente « La Prison Saint-Lazare » située dans les bâtiments du XVIIe siècle de la maison mère de la congrégation de la Mission Saint-Lazare où s'installa par la suite l'hôpital Saint-Lazare avant d'être détruits en 1935. À droite - Le même endroit aujourd'hui.

Photographies ci-dessous : Évidement de l'édifice de Louis-Pierre Baltard de la première moitié du XIXe siècle. © Florence Morrisson.

Photographies ci-dessous : À gauche - Infirmerie vers 1900 (image prise ici). À droite - À peu près les mêmes pièces avant la destruction. Vers les années 70 on a dû faire disparaître les boiseries et d'autres éléments. Mais la structure était plus ou moins la même. Le parquet avait été recouvert mais était toujours présent sous le revêtement (même origine de l'image que précédemment).

Photographies ci-dessous : Voilà ce qu'il y a à la place maintenant.

Photographies ci-dessous : À gauche - Vue de la cour prise du toit. Le bâtiment de forme ronde est l'église (d'époque 1834) qui elle est restée non touchée en ce XXIe siècle mais avec ses changements XXe. À droite - Intérieur de l'église.

Photographies ci-dessous : À gauche - Escalier avant les travaux. © Daniel Lifermann. Au milieu - Escalier aujourd'hui. À droite - Au-dessous de l'escalier en allant vers le sous-sol. Toutes les fondations sont bétonnées.

Photographies ci-dessous : Sous-sol.

Photographies ci-dessous : À gauche - Vue du toit de la médiathèque des immeubles du XVIIIe siècle construits par les pères de la Mission saint Vincent de Paul . À droite - Ces immeubles vus du 105 de la rue du Faubourg-Saint-Denis.

Une petite exposition sur Françoise Sagan a lieu en ce moment à la médiathèque jusqu'en septembre. En voici quelques photographies :

Voir les commentaires

L’âge d’or de la bande dessinée belge : La collection du Musée des Beaux-Arts de Liège.

Jusqu'au 4 octobre 2015 le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris nous gratifie d'une exposition (payante) sur L’âge d’or de la bande dessinée belge, entre l’immédiat après-guerre et la fin des années 70.

Cette collection de planches originales de bandes dessinées du Musée des Beaux-Arts de Liège (BAL) a été constituée dans les années 1970, d'après cet article, par des amateurs, dans le projet non réalisé de créer un musée de la BD à Liège. Ces documents ont été oubliés durant vingt ans. Redécouverts au milieu des années 1990 dans les réserves du BAL, ils ont été exposés, avant aujourd'hui, seulement à deux reprises à Liège.

Le support narratif de la BD utilisant en même temps l'écriture et l'image est non seulement intéressant pour l'apprentissage de la langue chez l'enfant mais aussi pour l'adulte qui y trouve notamment un prolongement du rythme de l'écriture à travers les lignes picturales et inversement...

La France est avec la Belgique, le Japon et les États-Unis un des plus importants producteurs de BD (quantité de publications et d'auteurs), chaque pays ayant son style d'édition, la France privilégiant le grand format (C4 = 229 × 324 mm) et la qualité d'impression (papiers, couleurs, reliures...).

La BD se situe aussi dans le large éventail de la production de dessins soutenus par du texte : caricatures, mini-récits etc. Là aussi l'hexagone a une longue tradition dans ces domaines.

Photographie : Détail de L’Astragale de Cassiopée (1976) d'Isabelle Will. Scénario d'André Franquin, Yvan Delporte et Raymond Macherot. Planche n°36. © Copyright Will tous droits de reproduction réservés.

Voir les commentaires

Café, coton, chocolat - 300 ans de négoces au Havre.

Jusqu'au 8 novembre 2015, la ville du Havre fait partager l'activité commerciale passée et florissante de son port à travers l'exposition Café, coton, chocolat - 300 ans de négoces au Havre.

Celle-ci se déroule sur trois lieux : le Musée de l'Hôtel Dubocage de Bléville, la Maison de l'Armateur, et l'Abbaye de Graville. Je trouve plus adéquat de faire une exposition (ou même un musée) sur plusieurs sites plutôt que d'agrandir des bâtiments anciens comme beaucoup trop de musées le font !

Cette exposition peut être mise en parallèle avec celle du Musée Cognacq-Jay à Paris : Thé, café ou chocolat ?

Photographie de gauche : Vue sud d'une partie des bâtiments conventuels de l'abbaye de Graville. © Laurent Bréard.

Photographie de droite : Galerie d’études de l'Hôtel Dubocage de Bléville. © Photo Musées d'art et d'histoire.

Voir les commentaires

Merveilleuses & merveilleux